Intestins et microbiote

La fonction élimination

Pour le naturopathe, le côlon est l’un des principaux émonctoires du corps. Par émonctoire on comprendra une « voie d’évacuation » des matières donc notre organisme n’a pas besoin et / ou qu’il a besoin de rejeter à l’extérieur. En effet, les intestins reçoivent non seulement le produit de la digestion non assimilée ou non assimilable (comme la cellulose des fibres alimentaires) mais aussi les sécrétions biliaires et les déchets naturellement émis par le corps (cellule morte, sécrétion de mucus, desquamation). Quand les apports d’aliments producteurs de mucosités (que l’on nomme « colles » en naturopathie), sont supérieurs aux capacités de traitement de l’émonctoire, l’organisme va alors « dériver » ses déchets vers des émonctoires de suppléance. On va alors voir apparaitre des problèmes cutanés (mucosités dérivées vers l’émonctoire peau), des troubles broncho-pulmonaires (mucosités dérivées vers l’émonctoire poumon) ou encore des écoulements gynécologiques ou leucorrhées (mucosités dérivées vers l’émonctoire vagin).

Ces aliments producteurs de mucosités sont les laitages, les lipides d’origines animales, les excès de lipides d’origine végétale (huiles raffinées et de fritures surtout), tout excès de glucides (en particulier sucre blanc, confiseries, céréales transformées). Ces aliments créent des surcharges qui seront naturellement éliminés par des organes spécialisés dans cette tâche :  le foie et la vésicule biliaire, les intestins et la peau. Leur élimination sera également favorisée par les automassages (type drainage lymphatique), l’activation du métabolisme (activité physique), les pratiques de type hammam et sauna.

La gestion de ces surcharges sera conditionnée par la force vitale et par votre tempérament héréditaire, votre âge, l’état de santé de vos différents organes, vos carences, la pollution à laquelle vous êtes confrontée ainsi que votre environnement (stress, conditions de travail etc.)

Si ces déchets ne sont pas éliminés par l’organisme ou expulser grâce à un émonctoire comme évoqué précédemment, ils seront stockés sous forme de graisse, cellulite et kyste graisseux.

Le rôle de la flore intestinale

La flore intestinale contient 10¹⁴  bactéries. Elle joue un rôle de puissant antitoxique pour le corps au même titre que le foie. Elle participe également à la synthèse des vitamines, à la neutralisation des acides biliaires et à la normalisation du PH, à la dégradation des glucides, à l’absorption du bêta-carotène et des minéraux. Une bonne flore intestinale c’est aussi un bon système immunitaire ; elle joue un rôle dans la production des immunoglobulines et des lymphocytes mais les bactéries digestives peuvent aussi éliminer directement un germe. Les cellules immunitaires présentes dans l’intestin vont par ailleurs voyager par les voies lymphatiques pour défendre d’autres organes agressés comme les bronches, les glandes lacrymales etc…

En raison du rôle majeur que joue la flore intestinale, des perturbations intestinales pourront engendrer des troubles de l’assimilation, une surcharge de travail pour le foie, des carences en vitamines, une prise de poids, une acidose et un vieillissement prématuré par oxydation des cellules, un affaiblissement du système immunitaire, une inflammation chronique de l’intestin pouvant entrainé des pathologies type colopathie, polypes, tumeurs, maladie de Crohn etc… ainsi que des pathologies distantes par surcharge des déchets dans les autres émonctoires (voies d’élimination du corps) : troubles broncho-pulmonaires, dermatoses, surcharges sanguines et cardio-vasculaire en lipides, réponses allergiques diverses.

Les facteurs pouvant créer et / ou aggraver ces dégradations de l’appareil intestinal sont les suivantes :

• Une consommation régulière de céréales raffinées (par élimination des fibres nécessaires au transit notamment)
• La cuisson systématique et abusive des aliments (destruction des enzymes et des vitamines)
• L’excès d’aliments crus (abus de fibres « dures » agressant les muqueuses de l’intestin)
• L’insuffisance d’hydratation par l’eau
• Les excès de lipides de mauvais qualité nutritionnelle (graisse animale, huile transformée)
• Les excès de protéines animales (longues à se dégrader car sans fibres, elles créent des putrescences dans le côlon)
• L’excès ou le mauvais métabolisme des légumineuses (mal cuites ou mal digérées, elles créent des fermentations)
• L’excès d’excitants tels que soda, café, alcool (leur tanin abiment les muqueuses intestinales, accélèrent le transit et acidifient l’organisme)
• La consommation de lait de vache (plus de 50 % des adultes ne sécrètent plus de lactase, l’enzyme qui permet de le digérer)
• L’excès d’épices
• La consommation régulière de sucré raffiné (il acidifie l’organisme et créer des putréfactions)
• La prise d’antibiotiques, anti-inflammatoire stéroïdiens (corticoïdes), laxatifs, antiparasitaires et désinfectant intestinaux, les immunosuppresseurs qui détruisent la flore intestinale

Alors comment avoir une flore intestinale en bonne santé ? Voici quelques conseils :

Pour soulager :

• Consommer de nombreux aromates qui vont stimuler les sécrétions digestives, la motricité de votre intestin et l’assainir. On peut citer le persil, la menthe, la coriandre, le basilic, le thym, le gingembre, l’ail, l’oignon, le cumin, le curcuma etc.… à adapter selon vos goûts
• Pratiquer des cures de charbon végétal activé (biologique de préférence) pour nettoyer les intestins (au changement de saison par exemple)
• En synergie avec les cures de charbon, faites une cure de propolis (on les trouve également en gélules). La propolis possède un très large spectre antiseptique et agit contre les bactéries, champignons et certains virus. Elle est également anti-inflammatoire et régénératrice pour les tissus.
• Pratiquer des cures de chlorophylle en gélules. La chlorophylle est anti- mycosique, elle normalise la production des gaz et assainit les intestins, elle protège le foie, elle piège les métaux lourds, elle participe à la cicatrisation des ulcères.
• L’aloé Vera va agir sur les phénomènes inflammatoires et ulcéreux, les coliques et les mycoses digestives. On utilisera plutôt le jus en cure de 3 semaines pour une amélioration globale des fonctions digestives. Le gel sera plutôt utilisé en cas de gastralgies (douleur lors de la digestions) en prise avant les repas, au coucher en cas de reflux gastro-œsophagiens et en cas de crise pour les gastrites (inflammation de la muqueuse de l’estomac) et les dyspepsies (brûlures, éructations, ballonnements et tous les troubles liés à la digestion).

Pour réensemencer la flore :

• Les prébiotiques stimulent l’activité des bactéries intestinales lactiques qu’ils nourrissent. Votre alimentation quotidienne doit donc en contenir. On parle ici des graines germées, des fruits et légumes frais, des céréales complètes, des aromates, des aliments fermentés comme la choucroute, le pain au levain, le kéfir, le kombucha, les fromages de chèvre et de brebis, le vinaigre de cidre.
• Les probiotiques sont des suppléments alimentaires composé de bactéries vivantes. Pour que ces bactéries demeurent vivantes et actives il est donc important de conserver ces produits au frais et de ne les sortir que quelques minutes avant de les consommer, dans une eau pas trop froide. Eviter également de vous auto médicamenter en probiotiques. La flore intestinale est un éco système complexe et fragile qu’il ne faut pas perturber et seule une analyse de celle-ci vous permettra de savoir de quel complément vous avez besoin.

Pour tous les compléments alimentaires évoqués, conformer-vous toujours à la notice du produit.

Si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à lire l’ouvrage très complet de Daniel Kieffer sur le sujet : « Régénération intestinale ».